Ma vocation de traductrice
Quand on est jeune, c'est une grande chance de pressentir avec force l'orientation professionnelle que l'on souhaite donner à sa vie. J'ai eu cette chance-là !
Pendant mes études primaires et secondaires, entre 6 et 17 ans, tout m’intéressait. J’adorais la gymnastique de l’esprit que permettaient les cours de latin, de langues modernes, de mathématique et de science. Peut-être aurais-je été capable d’embrasser une carrière scientifique comme mes frères, tous deux ingénieurs civils en chimie. Mais un récit m’avait fascinée lors de mes études primaires : celui de la tour de Babel, l’idée que tous les hommes avaient une seule langue et les mêmes mots, avant d’être dispersés sur la surface de la Terre et dotés de langues multiples. Puis j’ai fait la rencontre d’un couple de traducteurs chez qui ma mère travaillait régulièrement. Je me souviens avoir été ébahie devant leur bibliothèque. Je n’ai pas le souvenir d’avoir parlé de la profession avec eux, mais dès les premières années d’études secondaires, j’étais convaincue de vouloir servir de pont entre les cultures, faire en sorte que les hommes se comprennent à nouveau : « Plus tard, je serai traductrice ou interprète. » J’ai donc évolué naturellement en option « latin-langues » avant d’entrer à l’École d’Interprètes Internationaux de Mons en 1995. Mon choix de combinaison linguistique s’est naturellement porté sur l’anglais et le néerlandais. Ces quatre années n’ont pas été simples, j’ai dû travailler dur et m’accrocher. Comme les professeurs aimaient le répéter, il ne faut pas confondre études de traduction et études de langues. Plus les années passaient, plus j’étais sûre de mon choix. Fraîchement diplômée, j’ai directement été engagée comme traductrice en juillet 1999. Les conditions n’étaient certes pas exceptionnelles, mais ce premier contrat m’a permis de mettre le pied à l’étrier. Bien des années plus tard, j’exerce toujours ce métier avec bonheur. La variété des domaines, des sujets, des styles exige une polyvalence, une culture générale, une ouverture d’esprit, une curiosité et un talent sans cesse renouvelés. La traduction est un art. « Traduire, c'est écrire », disait Marguerite Yourcenar.
J’ai eu la chance de rejoindre Building Words en 2020. J’y ai été accueillie par une équipe soudée, qui m’a aidée d’abord à distance au plus fort de la crise sanitaire, puis au bureau. Quel bonheur de travailler avec des personnes compétentes, talentueuses, respectueuses, chaleureuses, solidaires et humaines. Quelle joie de travailler dans ce cadre magnifique qu’offre le Point de Vue. Quel plaisir d’exercer son métier quand la passion nous anime.
Elisabeth Herreman
Traductrice FR/NL/EN